IMPACT DU RENOUVELLEMENT D’APPAREILS NON PERFORMANTS DE CHAUFFAGE DOMESTIQUE AU BOIS SUR LA QUALITE DE L’AIR INTERIEUR

Thème : 61-Environnement - Emissions atmosphériques
Editeur ou Commanditaire : ADEME
Auteur : CONFEDERATION DES RAMONEURS SAVOYARDS / INERIS / SYNDICAT MIXTE D'AMENAGEMENT DE L'ARVE
Année d'édition : 2019
Nature du document : Pdf
Comment se procurer le document : Gratuit
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Rapport complet (82 pages)

Synthèse (14 pages)

Le projet QAI Arve a pour principal objectif d’apporter des éléments pour évaluer l’impact du remplacement d’un appareil ancien de chauffage au bois par un appareil récent et performant, sur la qualité de l’air intérieur. Ainsi, il se propose, dans le cadre de l’opération de modernisation du parc d’appareils de chauffage domestique fonctionnant au bois dans la Vallée de l’Arve, de comparer les résultats de mesures relatifs à la qualité de l’air intérieur obtenus « avant/après » le changement d’appareil pour une même habitation.
Il a été réalisé en synergie avec le projet CARVE, « Impact du renouvellement d’appareils de chauffage domestique au bois sur les émissions de particules » (financement ADEME, pilotage INERIS). Le projet CARVE vise à mesurer l’impact du remplacement d’un appareil de chauffage domestique au bois ancien par un appareil récent performant, sur les émissions à l’air ambiant de particules. Les mesures à l’émission sont réalisées in situ en sortie de cheminée, sur quelques heures, avant et après renouvellement de l’appareil, sur un nombre significatif de sites. Sur le terrain, le projet CARVE s’est appuyé sur la Confédération des Ramoneurs Savoyards pour la réalisation des mesures et sur le Syndicat
Mixte d’Aménagement de l’Arve et de ses Abords pour le recrutement des particuliers volontaires dans la Vallée de l’Arve.
Le présent projet, QAI Arve, a bénéficié de l’organisation entre l’INERIS et la Confédération des Ramoneurs Savoyards, pour déployer, en parallèle des mesures réalisées en sortie de cheminée dans CARVE, des kits de mesures en air intérieur dans 34 habitations. Les kits permettent la mesure dans l’air intérieur des polluants suivants : des composés organiques volatils (benzène, toluène, éthylbenzène, xylènes, naphtalène) et des aldéhydes (formaldéhyde, acétaldéhyde, hexanal, benzaldéhyde). L’analyse des supports de prélèvement a été confiée à ALPA DIOXAIR et QUAD-LAB. Les particules (PM2.5 et PM10) ne font pas partie du panel des polluants visés par l’étude, bien que d’intérêt dans le cadre de ces travaux. La raison est que la mesure quantitative des particules nécessite le recours à des appareils spécifiques, mis en oeuvre par des personnels techniques, en comparaison au kit utilisé qui est manipulable facilement.
Compte tenu des aléas de traitement de certains échantillons par les laboratoires, des résultats de campagnes « avant » et « après » sont in fine disponibles pour 19 logements pour les aldéhydes et 15 logements pour les BTEX.
Pour le naphtalène et le benzaldéhyde, les concentrations sont restées la plupart du temps en dessous ou autour de la limite de quantification. Concernant le toluène, l’éthylbenzène, les xylènes, le formaldéhyde, l’acétaldéhyde et l’hexanal, bien que de nombreuses concentrations aient été supérieures aux valeurs médianes obtenues lors de la campagne logements menée par l’OQAI entre 2003 et 2005, les médianes de l’ensemble des concentrations mesurées sont du même ordre de grandeur que les médianes de la campagne OQAI. Seul le benzène présente des médianes « avant » et « après » supérieures à la médiane de l’OQAI.
Enfin, si on compare les médianes des campagnes « avant » et « après », elles ont diminué quel que soit le polluant considéré excepté · pour l’éthylbenzène et le o-xylène pour lesquelles elles sont restées stables,
· pour l’hexanal où les médianes ont augmenté.
Néanmoins, il est difficile de relier spécifiquement pour chaque logement le changement d’appareil de chauffage avec l’évolution des concentrations en polluants. En effet, de nombreuses sources intérieures  peuvent contribuer à l’apport en polluant (travaux, ménage, cuisine), tout comme les pratiques (durée de fonctionnement de l’appareil de chauffage, temps d’aération). Par ailleurs, les nouveaux appareils de chauffage au bois sont nettement plus performants dans la mesure où la combustion est plus complète avec des appareils plus étanches. Ceci entraîne un renouvellement d’air moins important dans la pièce, dans la mesure où l’air nécessaire à la combustion est directement prélevé à l’extérieur.
Tous ces paramètres (autres sources, pratiques, prises d’air de l’appareil) peuvent ainsi avoir une incidence sur les concentrations mesurées dans l’air intérieur.
Enfin, sur la base de l’ensemble des concentrations mesurées pour les substances considérées (formaldéhyde, acétaldéhyde, hexanal, benzaldéhyde, BTEX, naphtalène), une évaluation des risques sanitaires (ERS) a été réalisée. Dans un premier niveau d’approche, se basant sur des hypothèses simples et raisonnablement majorantes, les résultats de l’ERS suggèrent un besoin de diminuer les expositions des habitants à ces substances, en ciblant prioritairement le benzène et dans une moindre mesure les xylènes, l’acétaldéhyde, le formaldéhyde et le naphtalène. Les travaux n’ont pas permis de mettre en évidence de lien avéré entre les expositions observées et des sources potentielles spécifiques.